Dans un secteur où l’expérience et le sens du service devraient être des atouts, les travailleurs seniors sont dépréciés. C’est du moins la conclusion d’une étude menée par la Hong Kong Polytechnic University, qui révèle qu’à l’échelle internationale, les plus de 50 ans représentent moins d’un cinquième du personnel hôtelier, et que seuls 3% des établissements recrutent des personnes de 65 ans ou plus. Des chiffres révélateurs d’une tendance mondiale à sous-évaluer les travailleurs de cette tranche d’âge, alors que le secteur connaît un réel besoin de main-d’œuvre. Ainsi, en Belgique, les postes de cuisine, de service, d’accueil ou encore de valet et de femme de chambre sont considérés comme des métiers en pénurie ou des fonctions critiques.
Les chercheurs évoquent une série de préjugés persistants : supposés moins dynamiques, moins adaptables ou dépassés par la technologie, les candidats (relativement) âgés sont trop souvent écartés. Pourtant, la fiabilité de ces professionnels, leur stabilité et leur maîtrise des relations humaines constituent un avantage évident dans un secteur fondé sur la qualité du contact.
Ce constat fait écho à la situation européenne. En Belgique comme ailleurs, de nombreux établissements peinent à recruter, mais continuent à se centrer sur des profils plus jeunes. L’obsession du secteur pour ce qu’on appelle l’expérience de marque – avoir déjà travaillé pour une chaîne précise – tend à négliger ceux qui possèdent un savoir-faire plus large.
Les auteurs de l’étude, comme plusieurs acteurs européens de l’emploi, appellent à changer de vision : miser sur les compétences plutôt que sur l’âge, encourager la diversité générationnelle et offrir aux seniors les mêmes possibilités de formation et de progression.
A l’heure où l’hôtellerie fait face à une pénurie de main-d’œuvre, redonner leur place aux professionnels expérimentés relève non seulement de l’équité, mais aussi du bon sens économique.
Source
Hospitalitynet : Age Discrimination Against Veteran Hoteliers: The Brand Experience Paradox.